Art Et Culture

Exposition : Les Anti Stress de Monsieur Ménard

PAR:
Simone Lirette

Les moments captés par le photographe Dominick Ménard tapissent, depuis vendredi dernier, les murs du Bistro le Kàapeh, et ce, jusqu’au 30 septembre 2016. Actif sur les réseaux sociaux depuis plus d’un an, Dominick partage sous forme d’albums ses clichés via la page Les Anti Stress de Monsieur Ménard. Rapidement, une communauté d’amis, puis d’inconnus, s’est créée autour des créations imagées et de la passion contagieuse du photographe.

C’est dans un processus d’acceptation de son anxiété que Dominick mit la main sur une caméra argentique. Il déboursa quinze dollars chez Estrie Aide, sans savoir comment l’utilisée ou même si elle fonctionnait. Encore à ce jour, il n’a pas investi un sou en réparation de son outil de travail/plaisir.

Il débute en prenant principalement des photos de ses amis, aussi appelés ses Anti Stress! « J’ai réalisé que mes Anti Stress, c’était faire de la photo et être avec le monde qui m’entoure, qui m’aide à passer à travers ça », déclare-t-il. Reconnaissant de la chance qu’il a d’être si bien entouré, il capte les moments afin de les partager et leur faire vivre plusieurs vies au travers les yeux des spectateurs.

Parfois prises au Boquébière, dans les 4@8 du campus ou encore à Osheaga, les photos sont emplies de couleurs et transposent une vision chaleureuse issue de l’intuition et du travail de Dominick. « Le fait de développer les photos soi-même, de travailler avec ses mains, c’est un processus complet », affirme l’artiste qui a appris le développement dans le cadre d’ateliers à Sporobole, centre d’art sherbrookois.

«Il y a beaucoup de monde qui s’identifie aux Anti Stress, il y a beaucoup de monde qui vit avec du stress, mais pas toujours capable de l’accepter, c’est encore assez tabou. » En arrêt de travail depuis maintenant trois mois, Monsieur Ménard a fait le choix d’investir le temps qu’il avait à faire ce qu’il aime, ce qui le guérit. C’est alors qu’un t-shirt a fait son apparition, dont la moitié des profits allait à la fondation Revivre pour venir en aide aux personnes anxieuses, dépressives et bipolaires.

Bien qu’il préfère l’argentique, Dominick ne fait pas une croix sur le numérique. Il voudrait ajouter à sa collection une caméra numérique, afin de pouvoir faire des contrats. Cela lui permettrait d’obtenir un rendu plus rapidement. Toutefois, il constate que l’argentique lui a permis d’apprendre rapidement.  « T’as 24 poses, t’as 24 chances. Ce n’est pas comme du numérique, tu ne peux pas en prendre 5000. Tu le fais et tu vas apprendre de ton erreur. »

Dominick Ménard prévoit effectuer un retour au travail, peut-être aux études, mais surtout de nombreuses collaborations pour Les Anti Stress de Monsieur Ménard. L’exposition lui a permis de constater sa capacité d’organisation et il compte s’en resservir! Entre temps, allez faire un tour au Bistro le Kàapeh, pour apprécier son travail qu’il décrit comme « une belle explosion de couleurs et de moments » dans le cadre de sa première exposition de trente-cinq photos.

(Crédit photo : Andréanne Lupien, photographe)