Chronique

Frédéric Dion raconte son aventure au public du Granada

PAR:
François Bouchard

Environ cent personnes ont assisté à la conférence de l’aventurier Frédéric Dion le samedi 19 novembre dernier au Théâtre Granada. En août dernier, l’homme s’est fait larguer en hélicoptère au Yukon et avait pour défi de regagner la civilisation par ses propres moyens, sans eau, sans nourriture et sans savoir où il se trouve exactement.

Avec pour seul équipement deux briquets, de la broche, du ruban, de la colle, une lame de scie, deux «bits» de tournevis, une gourde, de la crème de zinc contre le soleil, un filet à moustique, un couteau, un sifflet, des hameçons et un bateau gonflable de cinq livres, M. Dion devait survivre jusqu’à ce qu’il rejoigne la civilisation. «J’avais aussi de l’argent, car j’allais avoir retrouvé la civilisation quand j’allais être en mesure de m’acheter un hamburger et une bière, ou l’équivalent», explique celui qui a parcouru l’Antarctique l’hiver dernier en kite-surf.

Afin de vivre une aventure digne de ce nom, M. Dion a confié la tâche de trouver un bon site de largage au cofondateur du baccalauréat en plein air et tourisme d’aventure de l’Université du Québec à Chicoutimi, André-François Bourbeau. «Je lui ai demandé de choisir l’endroit où j’allais être déposé. Méticuleux, il a mis huit jours pour le choisir. Je pensais qu’il allait opter pour le dessus d’une montagne. Non, ça aurait été trop simple, j’aurais pu me repérer facilement. Il a plutôt choisi un col entre deux montagnes», raconte celui à qui l’on doit le livre Antarctique solo, paru chez Perro éditeur en 2015. À la fin du processus de sélection, M. Bourbeau, en rigolant, n’avait que ces mots pour M. Dion : «Tu vas avoir du fun!»

Lorsqu’il parle de son expédition, M. Dion se souvient qu’il a très peu mangé et qu’il a souffert du froid. Quel fut le pire moment selon vous? «La nuit, on a froid et on dort par bout. Si un jour vous faites de la survie avec moi, vous allez penser la même affaire : la nuit, c’est de la m…»

L’aventurier sera finalement parvenu à rejoindre le village de Tulita, dans les Territoires du Nord-Ouest, après avoir parcouru environ 500 kilomètres en 10 jours.

Il en ressort grandi d’expériences nouvelles et de connaissances approfondies sur les fondements de la nature. Selon lui, quatre lois la régissent : l’endurance, la persévérance, la créativité et le moment présent. «Chaque fois que tu réussis à puiser des moments de bonheur dans le moment présent, c’est une victoire. C’est là que tu as saisi tout le potentiel de la pleine conscience.» Voilà l’une des morales à tirer de cette conférence fort appréciée du public.