Chronique

Le Siboire : une 11e année mouvementée!

PAR:
Marie-Cristine Pachès

Si une entreprise de la région peut se targuer d’avoir le vent dans les voiles, c’est bien le Siboire! Entre la gestion de trois pubs dont le succès ne s’essouffle pas, y compris pour le p’tit dernier à Montréal, des projets d’aménagement novateurs et la préparation du 11e anniversaire du Siboire Dépôt, c’est clair que Jonathan Gaudreault et Pierre-Olivier Boily, ses deux dynamiques coproprios, ne chôment pas! Malgré tout, j’ai réussi à accrocher P.-O. dans le cadre d’une entrevue improvisée afin qu’il m’entretienne sur les projets qui l’allument actuellement.

D’abord, parle-moi des rénos!

Étant moi-même fan de bières et du Siboire, j’étais curieuse d’en apprendre davantage sur les rénos… Qu’est-ce qui va changer, comment le projet va s’articuler, de quoi ça va avoir l’air? Passionné, Pierre-Olivier s’est mis à parler à toute vitesse de leurs gros projets : l’achat de la gare, le déplacement et l’agrandissement de l’usine, l’aménagement d’une chaîne d’encannetage, d’un comptoir de vente, d’une halte détente ou zone de dégustation verte. « Je ne veux pas appeler ça un Beer Garden, laisse-t-il tomber, ce n’est pas ça l’idée, je n’aime pas l’image. » Dans sa tête, les plans se précisent, les idées fusent et on a déjà envie d’y être! L’accent sera mis sur l’expérience client, le tourisme et la mise en valeur de ce qu’il y a de bien à Sherbrooke : la bonne bière, oui, mais aussi les lieux. D’ailleurs, un partenariat s’articule avec la Société d’histoire de Sherbrooke pour ce faire. Le côté pub subira lui aussi un relooking : l’endroit sera plus cosy, la cuisine agrandie, les salles de bain réaménagées (yé!). Bref, de tout pour que tous y soient encore plus confortables, et ce, en conservant les 250 places actuelles.

Et la bière dans tout ça?

Bien que ce soit Jonathan le responsable de la recherche et de la production, je ne pouvais passer à côté d’une aussi belle occasion de jaser de bières! Déjà, j’avais remarqué qu’il y avait plus de fûts en rotation : souvent quatre choix du brasseur sur les 12 lignes. « Ce n’est plus comme au début : les clients veulent autre choses, leur goût se développe. Au début, on trouvait la Calvaire très goûteuse, alors qu’aujourd’hui, je ne pense pas la garder… », me confie Pierre-Olivier, qui est lui aussi un trippeux de bières et ça paraît! Il me parle de partenariats locaux, d’accès à de beaux et bons produits qui permettront de suivre la vague et de brasser des bières à base de fruits, d’en passer d’autres en barriques, voire d’embouteiller des produits plus haut de gamme. Oui, la marque va évoluer, changer, il y aura plus de variétés et les amateurs seront comblés!

Une expertise à mettre de l’avant

Au-delà de ces beaux projets, il ne faut pas oublier que le Siboire est aussi un resto des plus populaires, tant pour ses dîners qu’en soirée. Si, au départ, les plats ont surtout été choisis parce qu’ils allaient bien avec la bière, l’heure est venue de pousser l’exercice à un autre niveau. « On veut travailler sur de vrais accords bières et mets, développer cette expertise unique qu’on a tranquillement développée au fil des années, amener ça ailleurs », lance l’homme d’affaires à une fille déjà vendue au concept! Pour avoir déjà vu son comparse brainstormer sur une bière à développer afin de s’agencer à un plat d’un chef de la région, je sais que les gars seront capables d’élaborer des accords vraiment magiques. En plus, j’ai appris qu’ils étaient allés chercher un jeune chef de renom, Francis Wolf, pour prendre la direction des cuisines du Dépôt et travailler sur l’élaboration de ces nouveaux accords… Voilà qui promet!

Entre fierté et engagement

Tout au long de notre discussion, on reviendra souvent sur le sentiment d’appartenance que les Sherbrookois ont envers « leur » Siboire. Plutôt à contre-courant, Pierre-Olivier ne me parle pas de développer un réseau de distribution national, mais plutôt d’entrer dans chaque famille du coin, de vendre des produits frais pour les gens de la région. Puis, que ces derniers les servent à leurs amis, à leur famille et qu’ainsi le réseau se développe de bouche-à-oreille, à coup de 24 canettes qu’on ira chercher à la gare! « Sherbrooke, c’est chez nous! On est bien implantés dans notre communauté, on essaie de redonner, car c’est important pour nous, ça fait partie de nos valeurs. » Quand on sait que le Siboire est associé à près de 40 causes en région, on peut nous aussi nous compter chanceux d’avoir de tels ambassadeurs! Car en plus des proprios, de nombreux membres de l’équipe s’impliquent eux aussi dans plusieurs causes. Les saines habitudes de vie, les valeurs familiales, la franche camaraderie, c’est aussi ça qui est mis de l’avant à la microbrasserie. Ce n’est sûrement pas étranger au fait que, malgré la crise qui touche de nombreux restaurateurs, le Siboire compte près de 160 employés dans ses trois succursales et il parvient à maintenir un bon taux de rétention… même en cuisine!

J’aurais bien poursuivi l’entrevue pour discuter de ces beaux projets, mais un groupe d’employés est arrivé pour aller courir autour du Lac-des-Nations avec leur patron. « Il faut mériter sa bière, me dit P.-O. en riant. Tu en prendras une à ma santé! »

En attendant de voir à quoi ressemblera le nouveau Siboire, vous êtes conviés à célébrer les 11 ans du Dépôt. Ce 24 novembre dès midi, les 12 lignes de fûts régulières seront remplacées par des fûts d’exception et 4 casks spéciaux seront percés au cours de la journée. Au menu : de belles surprises, des nouveautés, des produits rares, vieillis, chouchoutés ou barriqués. Bref, que de bons jus houblonnés seront servis! De plus, vous pourrez découvrir les talents du nouveau chef Wolf qui concoctera son premier menu d’occasion.

C’est un rendez-vous!