L’Otre zone : la découverte du plaisir à ne pas manquer !
Depuis le 5 avril dernier, le centre-ville de Sherbrooke peut se vanter de retrouver un deuxième établissement issu de la communauté LGBTQ+. En effet, l’Otre Zone, bar anciennement situé dans l’immeuble de la rue Dufferin ayant brûlé en 2017, a élu «sous-sol» au 64, rue Meadow dans les locaux de l’ancienne Commission des liqueurs.
Le sens du plaisir
La recette qui fonctionnait déjà bien autrefois est remise au goût du jour avec quelques ajouts : une plus grande place aux spectacles de Drag Queen, un menu bistro, des vendredis 5 à 7 «prolongés» avec présence de chansonnier et des DJ invités. La principale nouveauté est d’avoir dorénavant la chance de profiter de l’ouverture d’une cuisine de 18h jusqu’à 4 h du matin, du jeudi au samedi! Oui, oui, le bar est donc ouvert jusqu’aux aurores. La clientèle a de quoi être rassasiée, divertie et partie prenante du spectacle, en dégustant un burger (option végé disponible) lors des jeudis karaoke, par exemple. J’ai entendu entre les branches que le burger fait déjà fureur!
Le sens de la diversité
Ouverture, diversité et accueil sont les mots d’ordre et pour y être allée dans le dernier mois, je témoigne qu’il ne s’agit pas seulement de garnir la devanture. À première vue, l’endroit peut paraître froid de par son côté «sous-sol à aire ouverte», mais rapidement on remarque que les gens y sont à l’aise et que le plaisir est au rendez-vous. La piste de danse est le lieu de toutes les diversités : de genre, de corps, de mouvements. Et c’est très bien ainsi. D’ailleurs, si vous cherchez un endroit où aller danser sur les hits de l’heure, comme «dans le bon vieux temps», mais sans vous sentir dinosaure, je crois que l’OZ vaut le coup d’être fréquentée. Si vous êtes moins du genre à vous faire aller le popotin et que le nightlife n’est pas votre truc, les 5 à 7 chansonniers pourraient vous intéresser.
Le sens du spectacle
Pour les habitués ou les curieux, vous pouvez assister aux différents spectacles de Drag Queens et les regarder se déhancher dans leurs tenues toujours plus impressionnantes les unes que les autres. La directrice artistique Rita Baga, qui anime les HAUS OF BAGA au Cabaret Mado, propose une programmation haute en couleur, en glitters et en variété. Une drag de la région m’a confié que l’Otre Zone est une belle opportunité pour continuer à faire connaître cette scène artistique en plein essor. Elle ajoute qu’elle adore la proximité que la scène centrale lui permet d’avoir avec le public. «Des drags de l’extérieur et plus connues descendent à Sherbrooke performer avec nous. Les gens viennent nous voir à l’entracte. J’adore!», affirme Jacky Hunterfukk. Et quand on lui demande un moment mémorable vécu à l’OZ, elle nous dit : «Je performais sur Naughty Naughty et à la sortie du fouet que je cachais dans ma botte, les gens se sont mis à crier. Je suis tombée en amour avec les clients de l’OZ.»
La clientèle est festive et c’est l’endroit par excellence pour faire la fête. C’est aussi ce dont témoigne le propriétaire, Yves Charpentier : «Depuis la réouverture, l’achalandage est au-dessus de nos attentes! Vraiment, on est choyés! Pour la plupart, il s’agit de nos anciens clients et amis, mais beaucoup de nouveaux visages curieux de voir ce qu’on offre comme concept viennent franchir les portes. On découvre qu’il y a plus d’ouverture que dans le temps. Beaucoup de personnes d’hétérosexuelles viennent assister à nos spectacles et lâcher leur fou chaque semaine et nous en sommes très fiers.» Faisant équipe avec trois autres partenaires d’affaires, le producteur agricole délaisse son troupeau quelques soirs et est très heureux de reprendre du service derrière le bar, car après tout, comme il dit : «…des vaches et des porcs, ça ne jasent pas beaucoup!»
Le sens du timing
Le 17 mai, aura lieu la levée de fonds pour le festival Fière la fête au bar l’Otre zone, avec la présentation d’un concert des Vulverines. Une belle occasion de joindre l’utile à l’assurément agréable et de souligner la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.