Le Go pour les restaurants : un soupir de soulagement pour les restaurateurs de Sherbrooke
Cette nouvelle était attendue tant par le public que par les restaurateurs. Le gouvernement Legault vient d’annoncer que les restaurants pourront rouvrir leur salle à manger et leur terrasse dès le 15 juin. À peine l’annonce lancée, des restaurateurs invitaient déjà par les réseaux sociaux leur clientèle à se joindre à eux pour cette réouverture, ce moment fort espéré par plusieurs.
Le gouvernement du Québec a donné son go en mettant à la disposition des restaurateurs un guide des normes à respecter. D’abord, la distance du deux mètres reste obligatoire, mais Québec fait confiance au bon jugement des restaurateurs concernant le nombre de clients admis. Le port du masque ou de visière est nécessaire pour les serveur(e) s lors du service aux tables, ainsi que dans la cuisine lorsque la mesure du deux mètres ne peut être respectée. Selon le guide des normes sanitaires émis par la CNESST, les menus doivent être en ardoise ou sur un écran au mur. Les tables et les chaises doivent être désinfectées entre chaque client.
Les restaurateurs sont prêts
Maxime Yargeau, propriétaire du restaurant Overflow, rue King Ouest, se dit soulagé de cette nouvelle. « Ça enlève quelques briques sur nos épaules. Le service de commandes à emporter et de livraison restera ouvert, mais on s’attend à ce que les gens reviennent manger sur place. Toutes nos tables sont déjà placées à deux mètres de distance. Je viens de passer une commande de masques pour les serveurs et serveuses et le staff a déjà été formé pour respecter les mesures sanitaires. Le service sera différent, c’est certain, et nous allons devoir nous ajuster avec les semaines. Par contre, je suis certain que les clients seront au rendez-vous, surtout la tranche d’âge des 20-50 ans. »
La copropriétaire du Méchant Steak et du Masala Café, Stéphanie Maillard, croit aussi que les clients seront au rendez-vous. « Tout le monde a hâte de sortir à nouveau et voir des gens, même si on doit respecter une certaine distance, lance-t-elle. Depuis plusieurs jours, on reçoit des appels pour savoir quand nous allons rouvrir nos terrasses (rue Wellington Nord). »
Chez Savo, les propriétaires sont aux anges. Avec une terrasse de 120 places, l’équipe est prête à accueillir sa clientèle, même à 50 % de sa capacité. « On prépare cette ouverture depuis un mois et on a hâte d’avoir chaud avec nos clients », lance d’emblée Yann Doyon, copropriétaire du restaurant situé au marché de la Gare.
Du côté du O’Chevreuil-Taverne américaine, on n’a pas attendu l’annonce officielle du premier ministre pour mettre en ligne la date de la grande réouverture de la salle à manger et de la terrasse. Les clients sont attendus le jeudi 18 juin.
Certains restaurants, dont la capacité d’accueil n’était déjà pas très grande, auront à jongler avec ces mesures. C’est le cas de Yanik Gaudreau, propriétaire du El Tabernaco situé sur la rue Alexandre. En temps normal, on compte une trentaine de places disponibles à l’intérieur et sur la terrasse du restaurant mexicain. « Nous sommes vraiment fébriles à l’idée de revoir nos clients! Nous allons cependant devoir nous adapter avec la clientèle. Concernant les règles, je trouve qu’il y a encore beaucoup de questions sans réponse. »
Le fait de ne pas permettre aux bars de rouvrir déçoit aussi plusieurs commerçants, qui tenteront tout de même de tirer leur épingle du jeu en misant sur leur terrasse et leur cuisine. « Nous serons prêts le 15 juin, indique Annie Faucher, copropriétaire du Liverpool Billard Night Life, situé sur la rue Wellington Sud. J’ai une cuisine qui me permettra d’ouvrir la terrasse et la salle à manger, mais mon gagne-pain, c’est le Liverpool avec ses deux étages, ses 34 tables de billard et ses musiciens qui animent la terrasse. J’avoue que je ne comprends pas la différence entre s’asseoir pour boire et s’asseoir pour manger. »
Le Loubards, situé rue Frontenac, va aussi de l’avant en se positionnant comme restaurant. La terrasse, qui compte déjà une cuisine, permettra d’accueillir quelque 75 personnes tout en respectant les deux mètres de distance. L’intérieur du bar ne sera pas ouvert à la clientèle. Les clients qui arriveront devront passer directement par la terrasse. Pour sortir, ils devront passer par l’intérieur.
Le centre-ville reprend vie!
Avec l’oasis rue Wellington Nord et la réouverture des restaurants, certains commerçants avouent respirer beaucoup mieux. Le centre-ville reprend vie et l’affluence qu’apportera cette ouverture face au déconfinement est très appréciée.
« Les gens vont venir manger au centre-ville et ils visiteront du même coup les boutiques, indique Catherine Sheehy, propriétaire de la Boutique Piosa, rue Wellington Nord. De notre côté, nous sommes rouverts depuis un mois maintenant et ça va très bien. J’ai fait une augmentation de 17 % en mai cette année, comparativement à mai 2019. On a aussi réussi à faire nos chiffres en mars et avril, avec notre service de livraison pendant le confinement. La règle numéro un quand la COVID-19 a frappé, c’était de ne pas se faire oublier par notre clientèle. On voit aussi un engouement pour l’achat local depuis le mois de mars et ça semble continuer. Les gens n’ont pas pu consommer pendant un certain temps, alors ils ont le goût de faire des achats et de sortir de la maison. »
Chez L2D, on est aussi heureux des développements au centre-ville. Le salon de barbier au concept unique se trouvera directement dans l’oasis créé par la Ville. « Nous sommes avantagés en étant directement dans l’oasis urbaine. Nous avons plusieurs idées en tête pour mettre de l’ambiance sur la rue Wellington », souligne Andy Buntic, copropriétaire du salon L2D.
Notons que la semaine dernière, la Ville de Sherbrooke annonçait le réaménagement d’une partie de la rue Wellington Nord cet été, soit entre les rues Medows et Albert. Des tables à pique-nique et des bancs seront aménagés dans cette portion de rue, ainsi qu’au carré Strathcona et à la place Well Sud, afin de rendre l’endroit convivial aux piétons et de consommer des repas pour emporter directement sur place.
Cette nouvelle a fait le bonheur de bien des citoyens et commerçants. « Le projet est conservateur, mais intéressant, indique Maxime Saumier-Demers, copropriétaire du O’Chevreuil-Taverne américaine. On est content qu’il se passe quelque chose du genre au centre-ville. Afin de mieux servir la clientèle, nous aimerions que les bancs dans l’oasis soient numérotés. De cette façon, les gens pourraient passer leurs commandes à notre boutique en ligne et nous pourrions par la suite aller les servir directement dans l’oasis. Nous développons présentement un menu de qualité, mais qui nous permettra de répondre rapidement aux clients. »
« Au bout du compte, ce qui est important c’est que l’expérience de l’oasis soit agréable pour tout le monde, enchaîne le partenaire d’affaires de Maxime, chef Charles-Emmanuel Pariseau. Mon rêve, c’est que le concept devienne tellement populaire qu’on décide de grossir l’oasis. »