Une petite histoire de mobilisation au centre-ville
Une société de développement commercial (SDC), vous savez ce que ça mange en hiver? Il s’agit d’un organisme de développement commercial qui regroupe les gens d’affaires d’un centre-ville ou d’une artère commerciale. En province, plusieurs villes ont des SDC comme Trois-Rivières, Victoriaville et, bien sûr, Montréal. Et à Sherbrooke, me demanderez-vous? Voilà un intéressant sujet!
Il faut remonter à 1984 pour voir la création de la première Société de développement commercial du centre-ville de Sherbrooke. Or, cette dernière a été dissoute en 2008. Quelques années après cette dissolution, une bande d’irréductibles Gaulois ont décidé de créer un nouveau regroupement à la participation volontaire qui avait pour objectifs de protéger les intérêts des commerçants et de les encourager à faire de la promotion. C’est ainsi qu’être née l’Association des gens d’affaires du centre-ville de Sherbrooke en février 2012.
De 2012 à 2014, cette organisation est passée de 6 à 52 membres et elle a instauré une cotisation annuelle de 500 dollars par membre. À la fin de l’année 2014, il est devenu évident qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure. Des rencontres ont donc eu lieu avec plusieurs partenaires afin de créer une nouvelle Société de développement commercial. En juin 2015, la SDC a reçu l’appui du conseil municipal de la ville de Sherbrooke et en novembre un référendum a été demandé sur la question, le montant de la cotisation et l’obligation d’adhésion étant au cœur des divergences d’opinions. Finalement, lors du référendum tenu le 17 janvier dernier, 182 personnes sur une possibilité de 548 ont voté et le camp du non l’a emporté par deux voix.
Voilà pour la petite histoire. Mais maintenant, qu’est-ce qui peut expliquer qu’un projet qui se voulait rassembleur n’ait pas reçu l’assentiment nécessaire ? Selon Danièle Lalonde, propriétaire de la boutique Un monde de noix et membre de l’Association des gens d’affaires du centre-ville de Sherbrooke, il s’agit d’une combinaison de facteurs. « Tous les gens d’affaires du Centro ne vivent pas la même réalité. Il est difficile de les rallier autour d’un projet commun. Il faudra peut-être travailler à trouver le plus petit dénominateur commun pour établir une base sur laquelle bâtir », croit-elle. Malgré le résultat du référendum de janvier dernier, il semble que la concertation au centre-ville de Sherbrooke ait le vent dans les voiles. Étrangement, l’échec de la création de la Société de développement commercial a eu pour effet de faire connaître l’Association des gens d’affaires du centre-ville de Sherbrooke et d’obtenir de nouveaux membres. Par ailleurs, l’organisation se diversifie, car en plus de regrouper des commerçants, elle compte de plus en plus de professionnels et d’organismes à but non lucratif.
De plus, il y a actuellement au sein de l’Association, une volonté de revenir à la charge dans deux ans afin de proposer un nouveau projet de Société de développement commercial, le résultat serré ayant démontré qu’il y avait réellement un intérêt pour une SDC. « Toutefois, ce sera aux personnes qui seront là dans un an ou un an et demi à décider si elles choisissent de reprendre le flambeau », d’affirmer Mme Lalonde. Une chose est certaine, ce ne sont pas les projets qui manquent au centre-ville de Sherbrooke. Catherine Sheehy, propriétaire de la boutique Piosa et aussi membre de l’Association des gens d’affaires du centre-ville de Sherbrooke, est optimiste en pensant au futur : « il faut tous se tenir les coudes pour notre succès commun, car chacun doit propulser son image forte pour que les gens sentent qu’il y a plusieurs attraits plus qu’intéressants au Centro. Je crois que c’est notre force depuis le début et ce, peu importe le nombre de commerçants que nous sommes », dit-elle. Puis, au final, n’est-ce pas tout ce que nous pouvons souhaiter pour notre centre-ville ?
Pour en savoir plus sur les activités à venir au centre-ville de Sherbrooke, c’est ici.