Chronique

André s’adresse à toi

PAR:
André Duncan

Bonjour Steve, je m’appelle André et je suis très heureux de me joindre à un groupe de belles personnes qui a pour but de promouvoir, raconter, partager et faire vibrer ton centre-ville à travers des mots et des photos.

Je suis conscient que les chances que tu t’appelles Steve sont faibles, probablement les mêmes que tu possèdes, et aime, un bijou de Caroline Néron, mais laisse-moi t’expliquer pourquoi j’ai décidé d’utiliser ce sobriquet pour m’adresser à toi.

De nos jours, des gens ne veulent pas qu’on assume des choses et qu’on leur fasse porter certains noms, contre leur gré.  La personne que tu croises sur le trottoir qui, selon tes yeux, ton éducation et ta logique, semble être un jeune homme au début de la vingtaine a peut-être choisi d’être non binaire, sans genre ou peut-être même que c’est un carcajou albinos végétalien emprisonné dans un corps humain et cette personne (ou ce carcajou) ne veut pas être appelée « Monsieur »… donc je vais juste me contenter de t’appeler Steve.

Tu vas me dire que Steve, c’est un nom de garçon et que c’est exclusif, mais tu te trompes Steve! Tu peux appeler un chat ou un plant de tomate comme ça. Je vais t’avouer que si un jour j’ai une fille, je risque de l’appeler Steve. Pourquoi? Parce qu’aucun petit gars ne va se risquer à faire le smatt à essayer de frencher ou de faire des cochonneries avec ma Steve au secondaire. Tu vas me dire que Steve va sûrement se rebeller contre son père et lui en vouloir, mais tant que Steve habite sous mon toit, Steve obéira à mes règles. Si Steve n’est pas contente, elle se trouvera une job et un appartement. Ce conflit familial tout à fait fictif et ridicule amènera peut-être Steve au centre-ville…

Je sais Steve, c’est une très longue intro très bizarre pour t’annoncer ma collaboration avec le Blog du Centro, mais ça te donne une petite idée sur mon style. J’écris parce que j’aime ça et j’ai saisi l’opportunité parce que j’aime Sherbrooke et je suis fier d’être sherbrookois. Pas besoin de te dire que c’était un no brainer pour moi.

Le Centro : beau dans sa réalité

Notre centre-ville, il a besoin d’amour de tout le monde. J’ai travaillé à quelques endroits au Centro dans les deux dernières décennies. J’en ai vécu des affaires, j’en ai vu des projets, j’ai vu des portes s’ouvrir et se fermer, mais tu sais quoi Steve? J’aime encore le Centro. Je te dirais même que je n’ai jamais arrêté de l’aimer. Je le trouve beau dans sa réalité le Centro. Je le trouve le fun dans ses imperfections le Centro.

À travers mes textes à venir, je vais te faire (re)découvrir des entreprises trippantes, qu’il s’agisse d’une business flambant neuve comme Mont VR ou L’Gros Luxe ou qu’il s’agisse d’une institution comme le King Hall ou le Liverpool. Je vais te raconter des histoires, te dresser le portrait des gens qui font partie de l’âme du centre-ville de Sherbrooke parce que sans ces gens, sans âme, le centre-ville ça serait juste du béton et de la brique.

Je vais te rappeler le bon vieux temps, jubiler du présent et rêvasser du futur du Centro avec toi. On va rire, on va se fâcher, on va brailler Steve. Tout ça en parlant de la Well, de la King, de Madame Bou ou de Rosaire pis sa voix rauque et son rire toussé, lui qui vend le journal de rue et qui a fumé plus de clopes qu’il n’y a d’étoiles dans le ciel. On va parler de la belle gang du Restaurant Baumann, aussi fuckée que sympathique, aussi drôle que talentueuse.

En gros Steve, on va parler de ce qui me tentera bien, peut-être même d’Yvan le ramasseux de canettes, pis tu sais quoi Steve? Ça va être le fun!  Notre centre-ville, c’est le coeur de Sherbrooke, faisons le battre ensemble Steve, que tu sois homme, femme… ou carcajou.

Photo : Jocelyn Riendeau