Du cirque contemporain… à l’ancienne
*texte publié dans le journal La Nouvelle du 7 août 2013
La renommée des acrobates québécois n’est plus à faire, et les compagnies de cirque d’ici semblent se multiplier depuis la consécration du Cirque du Soleil à l’international. Fiers héritiers de cette vague de cirque, Noémie Gervais et son partenaire dans la vie et sous le chapiteau Alain Boudreau ont choisi de surfer sur les ondes de la vie culturelle en région pour rendre le cirque accessible au plus grand nombre.
«Quand on a commencé à avoir des enfants, on a eu envie de se poser au Québec, mais surtout en-dehors des grands centres», explique Noémie Gervais, cofondatrice et directrice artistique de Vague de Cirque.
«Le cirque québécois est tellement bon, il y a tellement de talent ici que je trouve dommage qu’on fasse la diffusion du cirque surtout dans les grands centres. Je pense que les gens dans les régions devraient aussi y avoir accès.»
Comme bien d’autres acrobates d’ici, c’est en voyant un spectacle du Cirque du Soleil que Noémie a eu la piqûre pour cet art. L’ancienne gymnaste est ainsi entrée à l’école de cirque de Montréal à l’âge de 13 ans, pour débuter des tournées à l’international avec son partenaire quatre ans plus tard.
Leurs quinze années ensemble sur la route leur ont donné l’occasion de se produire partout dans le monde avant de rentrer au bercail pour installer leurs pénates aux Îles-de-la-Madeleine et débuter la création de spectacles pour le Québec. Cinq ans plus tard, le chapiteau acheté en Belgique a beaucoup voyagé et les deux complices semblent avoir gagné leur pari.
«Quand on a commencé Vague de Cirque, il a fallu développer le marché en région, installer des bases solides au Québec. Cette année, on présente une centaine de spectacles, comparativement à une vingtaine la première année.»
Leur tournée 2013 a débuté sous les flocons à Fermont au début juin et les mènera un peu partout au Québec, en plus de déborder au Nouveau-Brunswick, en Floride, et jusqu’en Australie au printemps prochain.
Mais Noémie Gervais insiste: la priorité de Vague de Cirque, c’est de se produire au Québec, en région. Et à l’ancienne à part ça, avec un chapiteau, la vie de caravane et les enfants qui courent partout.
«C’est ce qu’on a vécu en Europe et on a eu beaucoup de plaisir! Autant notre spectacle est contemporain, autant notre mode de diffusion est à l’ancienne.»
C’est d’ailleurs à cette vie de tournée pittoresque que s’intéresse le spectacle Caroussel et Corde à linge présenté à Sherbrooke. La quatrième création de la troupe place les huit acrobates en situation périlleuse et cocasse, entre les coulisses de la vie de forain et la scène. Très humoristique, le spectacle mise sur le décalage entre la vie quotidienne des artistes voyageant en caravane et le côté plus féérique du spectacle.
Main à main, jonglerie, contorsions, banquine, trapèze et même barre russe sont au programme. «On est très fiers de ça, parce c’est plutôt périlleux de faire de la barre russe sur une si petite scène.»
Vague de cirque dressera son chapiteau dans un premier temps au Domaine Howard, puis prendra l’air sur la scène de la Place Nikitotek pour une seconde série de spectacles.
À L’AGENDA
Caroussel et Corde à linge de la troupe Vague de Cirque
Du 20 au 23 août à la Place Nikitotek
Billetterie: 819-565-5656
Information: vaguedecirque.com
Source : Ève Bonin, La Nouvelle