FCMS – Parcours d’une festivalière
Me voilà au lendemain du Festival Cinéma du monde de Sherbrooke, assise à une table du Kàapeh, comme incapable de quitter ce centro où j’ai passé la dernière semaine, nostalgique d’un pouls qui battait fort dans le cœur de Sherbrooke. La semaine a été intense et je compte revivre les derniers souvenirs frais qui me restent ce matin.
Pour une deuxième année, j’ai participé au festival, non seulement à titre de public, mais aussi comme animatrice-bénévole. Cette responsabilité consiste à présenter une courte animation avant les films et à animer une discussion à la fin du générique. Mon festival a donc commencé une bonne semaine avant tout le monde, alors que j’ai lu les dossiers de presse et visionné quelques entrevues de créateurs. J’ai eu la chance d’être parmi les festivalières et festivaliers et de les entendre parler des films. J’ai reçu leurs commentaires, leurs émotions vives à la fin des visionnements et j’ai accueilli leurs questionnements. C’est ce qui est génial de ce festival, à mon avis, la discussion qu’il entraîne ou, plutôt, les discussions. Attablée devant mon tartare, entre deux films, j’entendais les cinéphiles discuter de ce qu’ils venaient de voir les yeux brillants. J’ai eu la chance de partager plusieurs discussions informelles sur le cinéma, sur les films au programme, sur le financement, la création, la représentation de la diversité culturelle devant de succulents repas, que ce soit à la Buvette, au Siboire ou au Tapageur. En attendant mon café, avec la barista du Kàapeh, on parlait de documentaires. Le temps d’une semaine, le centre-ville s’ouvrait non seulement au cinéma, mais aussi à la discussion. C’est une rare occasion où on s’aborde sans se connaître pour se demander ce qu’on a vu, ce qu’on va voir, ce qu’on a pensé.
On pourrait reprocher au festival d’être conçu pour un public plus âgé. Je crois toutefois que des efforts sont faits pour attirer les jeunes. Il faut peut-être revoir la façon d’aller les chercher (je lance ici un appel aux profs de cinéma au collégial et à l’université!), mais avec des ajouts à la programmation, on sent l’intention d’atteindre une grande variété de gens. Après seulement six ans, être capable de proposer des nouveautés et de voir le public y répondre, cela témoigne de la vigueur du festival. Je pense particulièrement à la soirée de Ciné-impro, où j’ai eu le plaisir de partager la patinoire avec mes collègues de l’Abordage. La foule, en moyenne plus jeune que celle des films, était au rendez-vous et a apprécié la formule proposée, un cabaret improvisé à saveur de pop corn.
On vous l’a dit, la programmation était une fois de plus fabuleuse! Beaucoup de place pour les femmes, autant du côté des membres des jurys que des sujets des films proposés. On sent, une fois de plus, un désir d’amélioration continue, avec l’augmentation de l’offre de courts-métrages. Un travail de programmation doit être poursuivi de l’avis de certains, dont j’en suis, qui déploraient l’absence de gros noms, tels que Fauve, court-métrage d’un « p’tit gars du coin », Jérémie Comte, nommé aux derniers Oscars.
En somme, je garderai de magnifiques souvenirs, une fois de plus. Merci, festival, de m’avoir fait voyager partout sur la planète, dans de multiples émotions et surtout sur la Wellington, au cœur de ma ville, que je trouve si vivante encore.