Laissez-vous conter…
Les îles de la Madeleine. L’air salin. Le bruit des vaguelettes qui s’échouent sur le rivage. Le sable doux. Le chant des oiseaux qui survolent le golf du Saint-Laurent en quête de morue, de flétan, de maquereau… en plein coeur du Centro !
Tout ça, et bien plus encore, Nicolas Landry promettait de nous le raconter à la Maison des arts de la parole, située au 38 rue Wellington Nord, avec sa fiction intitulée « Mutin et le curé noir ». C’est avec brio qu’il s’est acquitté de sa tâche, nous faisant voguer toutes voiles dehors au cœur d’une histoire aux accents poétiques, entremêlant religion, superstitions et premiers émois amoureux. Le récit, captivant, met en scène des personnages attachants : le père Benoît et sa « main de fer dans un gant de fer », Théo et son œil qui louche, l’âne mutin récalcitrant qu’on prend à tort pour un cheval… Autant d’acteurs qui baignent dans un univers touchant et riche en rebondissements, oscillant entre les références passées et contemporaines.
C’est dans un cadre chaleureux, intimiste, que j’ai eu le plaisir de m’initier au conte, cette tradition orale qui gagne à être connue et qui ne se résume pas qu’au génie de Fred Pellerin. D’ailleurs, je n’étais pas la seule à m’être lancée dans l’aventure : plusieurs nouveaux visages étaient présents dans la salle, au grand bonheur des organisateurs. Avec des rafraîchissements à coût modique et une lumière tamisée, il ne restait plus qu’à se laisser bercer par l’irrésistible accent madelinois de Nicolas. Son humour a tôt fait de dérider les spectateurs, et ses nombreuses comparaisons entre Sherbrooke et sa ville natale ont charmé l’auditoire. Ouvrir la porte au conte, c’est découvrir un monde onirique et passionnant…
Je peux maintenant me targuer d’avoir été éduquée au vocabulaire madelinois. Les termes « se galancer », « caberouet » et « pied-de-vent » n’ont plus de secrets pour moi. De plus, saviez-vous qu’aux îles de la Madeleine, le calendrier compte 13 mois au lieu des 12 habituels ? Si vous ne me croyez pas, demandez à Nicolas : en fier ambassadeur de son archipel, il se fera un plaisir de tout vous expliquer… Et pas besoin, pour cela, de faire un trajet de 18 heures, puisque le talentueux conteur a récemment déménagé ses pénates dans la région. On souhaite que le « petit bout de ciel » sherbrookois lui sourie, comme il a su nous tirer des risettes grâce à ses envolées lyriques !