Art Et Culture

Le queer? Un colloque pour y répondre

Colloque Multitudes Queer
PAR:
Simone Lirette

Le 1er et 2 avril dernier, se déroulait en plein centre-ville, dans la salle Le Tremplin, le tout premier Colloque Multitudes Queer. Le comité organisateur avait préparé deux jours chargés de sujets originaux et pertinents pour la population sherbrookoise. Plusieurs intervenant-e-s étaient présent-e-s afin de partager leurs connaissances ou encore animer les discussions. Il a été question, entre autres, de temporalités et d’espaces, de représentations visuelles et artistiques, d’identités, de sexualité, de parentalité, d’éducation sexuelle et de féminisme.

Le queer, dans sa dimension la plus générale et inclusive, se résume à une relation d’opposition à la norme ou encore à une dimension de désaccord avec le normal ou le dominant. Le colloque avait donc pour objectif d’approfondir les discussions sur le sujet ou de l’introduire pour les gens qui ne sont pas familiers avec l’expression. « Il faut dire que le terme vient de la culture anglo-saxonne, où il y a notamment la valeur d’une injure à l’égard des personnes ayant une expression de genre ou une orientation sexuelle non conforme à l’hétéronormativité. Ce terme, qui voulait dire quelque chose comme bizarre ou anormal, a fait l’objet d’une resignification positive par les personnes ayant été injuriées par celui-ci », nous explique le comité organisateur.

C’est en assistant à un autre colloque que l’idée a germé chez un des responsables : « Je me suis aperçu que ledit colloque était en fait un colloque hétéronormatif. Un colloque où l’hétérosexualité et tout le régime qui le sous-tend n’étaient pas questionnés », affirme Guillaume Girard. C’est ainsi que le besoin de créer un espace de remise en question sur les normes s’imposait et le queer était de mise. Puis, en août dernier, Marie-Dominique Duval, Catherine Dussault et Guillaume Girard ont fait connaissance lors du Congrès international des recherches féministes. La chimie a fait son œuvre et l’idée de lancer un colloque s’est concrétisée vu les liens évidents entre leurs sujets de recherche (vie de couples féminins, représentation de la diversité sexuelle dans les romans et les subjectivités queer).

La première journée s’est conclue par un atelier plutôt participatif et inclusif où les animatrices ouvraient une discussion qui se poursuivait avec la salle. La discussion portait sur la parentalité queer et a permis d’explorer plusieurs angles en passant de la représentation de la famille queer dans la télésérie FRIENDS, à la famille choisie et même au questionnement de la « mort » de la famille classique. L’idée de résistance et de réponse à l’oppression fait partie du discours des participant-e-s. Charli Lessard, membre du conseil d’administration de la Coalition des Familles LGBT, aborde le queer comme un « espace de résistance, de solidarité et d’empathie. »

Le comité organisateur a recueilli les commentaires du public à la suite du colloque et la réponse fut positive et motivée. Ça se ressentait aussi dans les interactions tout au long des deux journées de par la participation et les questionnements relevés par les personnes présentes. Vu l’intérêt entourant l’événement et sa réussite, l’équipe parle déjà d’un second colloque dès l’an prochain.