Art Et Culture

L’OSSTIDTOUR au Théâtre Granada

PAR:
Anne-Sophie Millette

Je ne peux pas dire que j’étais une fan inconditionnelle de rap québécois.
Je ne pouvais pas me considérer comme une fine connaisseuse de
Koriass, Brown et Alaclair Ensemble.

«C’tait pas ça qu’c’tait, mais c’tait ça qu’c’tait. »

Je connaissais Koriass pour ses fracassants propos remplis de douceur et de vérité dans
ses textes rédigés pour Urbania et son passage à Tout le Monde en Parle, il y a déjà quelques mois.

Des amis m’avaient fait écouter les hits de Brown avant le spectacle,
j’écoutais Alaclair Ensemble en voiture et en étudiant au cours des dernières semaines.

Le parcours classique de celle qui ne sait pas tellement qui elle s’apprête à voir.
Le parcours de celle qui se procure un billet de spectacle pour explorer la musique.

Et quelle exploration.
Je suis encore conquise.

Brown, un trio familial composé de Snail Kid, Jam et de leur père, Robin Kerr a enflammé la salle dès son arrivé sur scène avec Ton Baby va être Brown.
«
Du rap généalogique » bilingue, influencé par des notes un peu reggae, un peu soul.
Un très beau mélange qui m’a donné le goût d’en entendre plus.

Et Koriass, avec ses chansons au vocabulaire recherché, rythmes effrénés.
L’ambiance était explosive à l’avant-scène, où tous rappaient en coeur avec le très connu (et si talentueux, disons-le) interprète.

Les mains jointes en coeur, de plusieurs d’entre nous témoignaient de l’appréciation grandiose qu’obtenait l’enchainement de chansons que nous offrait Koriass.
De son tout dernier album,
Love Suprem, lancé le 5 février dernier, au Cercle, du Quartier Saint-Roch de Québec.

Et finalement, Alaclair Ensemble est arrivé. Dans toute sa splendeur, le groupe de rap québécois tellement acclamé a pris d’assaut la foule en enchainant ses nouveaux classiques.

Incroyable performance.
Qu’on soit grand amateur de rap francophone ou de rap tout court, ou pas du tout,
nul ne peut dire que l’ambiance imposée par Alaclair Ensemble (et leurs textes merveilleusement complexes et réfléchis) n’incite pas à bouger et (tenter) de réciter avec les trois interprètes présents sur scènes les paroles de nos séquences préférées.

En bref, L’Osstidtour, c’était toute une porte d’entrée dans l’univers du rap québécois pour les initiés. Un savoureux tremplin dans ce petit monde qui grandit rapidement, gagnant de plus en plus d’adeptes au fil des nombreux projets parallèles qui naissent.

Pour les plus fervents, c’était une fabuleuse soirée où la crème du rap franco-québécois était réunie afin d’offrir un spectacle d’exception.

C’était mon premier spectacle de rap québécois,
mais certainement pas le dernier!