Divertissement

Oasis urbaine : le cœur au chaud sous le soleil

PAR:
Caroline Fontaine

Par Caroline Fontaine

Il fait chaud au Centro aujourd’hui. Le soleil plombe fort et l’air est aux vacances. Je rencontre, sur la terrasse de l’Auguste, Daniel Quirion, architecte et concepteur de l’oasis urbaine, élément phare du projet Wellington-sur-mer. Il sourit. Fort. C’est que le projet vient tout juste d’être livré. La peinture verte sur ses doigts en témoigne, c’est tout frais. Cette oasis, c’est justement un vent de fraîcheur au centre-ville.

Quand on lui demande s’il est possible de réaliser un parc éphémère, déployé en trois espaces, en sept semaines avec un budget de 90 000$, l’architecte ayant travaillé plusieurs fois pour la Ville de Sherbrooke répond : «Ce n’est pas réaliste, mais je vais le faire.» Ses motivations, au-delà d’être professionnelles sont aussi d’ordre personnel, car pour ce mordu du Centro, le centre-ville est un lieu qui se doit d’être habité par tous et densifié.

La commande est alors de créer une oasis urbaine. L’inspiration est directe : on y retrouve donc les palmiers, le soleil et l’eau. Cette carte blanche, malgré les défis budgétaires et temporels, lui permet de créer ce lieu festif, qui se veut rassembleur. En effet, pendant que nous sirotions un blanc sur la terrasse, Daniel me confie imaginer deux jeunes, lors d’une première date, aller «niaiser» dans le pédalo. Dans son regard fier, il voit cette «faune urbaine, si précieuse» à ses yeux prendre possession des lieux et «vivre son moment».

Daniel Quirion, l’architecte derrière l’Oasis

Et la santé publique?

Tout est également pensé pour respecter les mesures sanitaires. Une station de lavage des mains, des tables à pique-nique distanciées et même des toilettes publiques attenantes au stationnement à étages ont été mises en place. Le mobilier urbain est désinfecté une fois par jour et le site compte une station (bientôt deux!) de tri pour les déchets.

Il est aussi à noter que les tables sont numérotées, permettant à certains restaurateurs de vous livrer directement sans que vous ayez à entrer chercher votre repas. Non, mais? Est-ce que c’est juste moi qui trouve génial de pouvoir…d’abord, marcher dans la rue, ensuite, commander d’un peu partout en même temps, avec de l’alcool que j’apporte de chez nous (même si je dois le boire dans un verre autre qu’en vitre) et tout ça, sur la «terrasse», pendant que mes enfants mangent un lunch (ou pas) et jouent dans les bateaux. Je peux même inviter un ami «cassé» qui n’a pas le budget pour du resto. Sans blague, ça me semble un concept gagnant.

Station de lavage des mains

Et le verdict?

Les gens ont répondu «présents» à l’appel. Vendredi soir, après une pluie diluvienne, la Well s’est remplie tranquillement. Il faisait bon de se voir, de se rencontrer. Derrière ce projet qui a évidemment des visées économiques, en voulant créer un achalandage pour les commerces du Centro, il y a aussi le désir de permettre des rencontres. Et ça fonctionne. J’étais «descendue» en ville terminer mon dessert du délicieux repas pour emporter de l’Empreinte et, sans l’avoir prévu, j’y ai croisé une dizaine d’amis. Ces amis avec qui on ne prend jamais rendez-vous, mais qu’il nous fait toujours tellement plaisir de voir. Avec la nouvelle réalité, les occasions où on se croise sont rendues si rares. Cette oasis, ce n’est pas un mirage dans nos déserts de solitude, elle est bien vraie et durera jusqu’aux premières neiges.

Vendredi dernier, les gens ont répondu «présents» à l’appel

Et ce n’est pas fini!

Le projet est toujours en cours de développement. Un troisième espace, en plus de la section bloquée de la Wellington et de l’espace devant l’hôtel de ville, sera créé en collaboration avec Étienne Plante, de Bois d’fer, (espace Well Sud) sur le terrain vacant en face du cinéma.

Une programmation culturelle est attendue, mais peu de détails sont disponibles pour l’instant, puisque la Ville de Sherbrooke vient tout juste de lancer son appel de propositions. Pour le moment, il est possible de profiter de la musique des DJ’s présents sur le site, gracieuseté de Commerce Sherbrooke et du restaurant O Chevreuil Taverne Américaine. En effet, Louis-Philippe Wax animera la terrasse du O Chevreuil les jeudis soirs, alors que Risa et Nigan se produiront face à l’édifice de Pro-Gestion Estrie trois fois par semaine, sur l’heure du midi et du souper.