Pilou sort de son nid
C’est le samedi 16 mars que Pilou fera du Boquébière sa tanière, le temps d’une soirée. Ce drôle d’oiseau est originaire du coin, d’Asbestos en fait, et y demeure toujours. Tu te dis peut-être « Pilou?… Connais pas… probablement un autre groupe underground qui passe dans le sous-sol du Boq » ─ (je te réponds : « La voix de Alive again de d.j. Champion, c’est lui! »), ou encore « bon, un autre gars avec sa guitare, une chemise carottée, une grosse barbe et une p’tite voix » ─ (je te le rappelle : « la voix de Alive again! »). Tu le connais sans doute déjà, en fait, tu l’as peut-être entendu à Ici Musique, si tu n’es pas toujours sur les plateformes d’écoute, à Pop de Jam, si tu es nostalgique, dans un film de Denis Arcand, Robin Aubert ou Guillaume Lambert, si tu es intello, ou encore plus récemment dans La Vraie Nature, si tu as TVA. Pilou, c’est un gars de multiples projets.
Si on dit que quelqu’un a « les quatre ronds d’ouverts » et que plusieurs plats mijotent en même temps, Pierre-Philippe, lui, s’est aussi allumé un poêle à bois, un brûleur de camping, pis un feu de camp pour chauffer la place de projets. Il possède le studio Le Nid à St-Adrien, où il collabore à plusieurs albums. Il y a d’ailleurs réalisé des albums pour Philippe Brach, David Giguère et Ines Talbi. Il est également propriétaire de l’église de ce même village et y développe le Projet 1606, un lieu où se rencontrent plusieurs métiers de la création musicale et cinématographique et, tout récemment, il annonçait la création d’une anti-maison de disques, Label Étiquette, au service des artistes.
Pour ce qui est de ses projets musicaux, il est en tournée dans la province pour présenter les chansons de son plus récent album, La Vraie Nature. J’ai eu la chance de voir ce spectacle et je vous conseille fortement d’y assister. On y découvre, une fois de plus, la voix magnifique, tantôt douce et tantôt puissante, de Pierre-Philippe, aussi connu pour son pendant anglophone Peter Henry Phillips. Pilou, Pierre-Philippe et Peter Henry Phillips. Oui, il y a de quoi lui réserver une séance sur le divan d’un psy, mais la trinité est prolifique et cohérente. Il offre d’ailleurs plusieurs pièces tirées de son précédent opus, The Origins. La soirée se déroule ainsi avec des chansons en français et en anglais, nous donnant la chance de parcourir les nombreuses facettes de sa voix. Il se promène également entre la guitare et le piano, offrant des interprétations touchantes, mais jamais forcées. Les thèmes qui lui semblent chers sont la famille, l’amour et la nature.
Le Boquébière me semble un lieu tout indiqué pour cette « réunion de chalet ». La bière y est douce et provient du coin, on y est collés-collés, les murs de planches et l’odeur de sous-sol nous rappellent les chalets démodés, mais ô combien réconfortants que nous avons fréquentés. Ne manque que le feu de bois qui crépite et le printemps qui revient pour nous sortir de notre hibernation!