Chronique

Plonge avec moi dans le Rabbit Hole…

PAR:
Marie-Cristine Pachès

Le savais-tu, Sherbrooke a maintenant son bar clandestin? Quessé ça un bar clandestin seras-tu tenté de me répondre… C’est-tu illégal? Pour avoir moi-même galéré avec les fonctionnaires de la Régie des alcools afin d’obtenir un permis d’alcool, j’avoue que je me posais la question moi aussi! Est-ce que clandestin veut dire illégal? Est-ce un genre de club privé sur invitation seulement? Comment ça marche? Afin d’être en mesure de répondre à toutes ces questions existentielles, j’ai enfilé une belle petite robe et j’ai plongé dans le Rabbit Hole… Suis-moi, tu vas aimer ça!

C’est-tu vraiment ici?

Samedi soir, je sors du Gros luxe où j’ai cuisiné notre serveuse pour avoir plus d’infos sur ce nouveau bar, ouvert le 25 octobre par le proprio de la place. Une chance que j’avais eu la confirmation que c’était juste à côté (et que c’était ouvert!) parce que, de l’extérieur, rien ne laisse présager qu’il y a un bar ici. Une arche en brique est barrée par une grille métallique noire; une lumière surplombe le tout. Pourtant, nous sommes bien au 138, rue Wellington Sud et un signe de peace (ou des oreilles de lapin!) me laisse deviner qu’on est au bon endroit. Un portier arrive effectivement pour nous ouvrir et nous pénétrons dans un corridor noir faiblement éclairé de quelques appliques murales. Pas de doute, on y est!

Au cœur de l’action

Au premier coup d’œil, j’ai bien aimé l’endroit : c’est intime, cosy, bien décoré et l’ambiance est à la fois électrique et feutrée. On sent l’exploitation du thème d’Alice au pays des merveilles par le petit côté rétro-chic de la déco. Pour en apprendre davantage sur l’endroit, j’ai discuté avec Joshua Glover, qui a géré la mise sur pied de l’endroit en plus d’assurer la gestion du Gros Luxe depuis ses débuts. « Dès le départ, nous avions projeté d’ouvrir un bar, mais on a consolidé le resto avant de se lancer dans ce nouveau projet. Un bar clandestin, ce n’est pas illégal, donc oui, on a tous nos permis! me rassure-t-il en riant. À Montréal, c’est fréquent ce type d’endroits, mais ici, nous sommes les premiers. Il n’y aura jamais d’enseigne au néon devant notre porte, les gens qui viennent ici savent où ils vont. On mise sur une expérience complète : un bel endroit, de beaux et bons cocktails, des bières de microbrasseries québécoises; tout pour plaire à une belle clientèle. »

Parlons-en des cocktails!

Lors de ma visite, quatre cocktails maison, dont les prix varient entre 12 $ et 16 $, garnissaient la carte : Alice, Chapelier fou, Reine blanche et Reine de Cœur. Nous avons essayé les deux plus populaires selon notre hôte, soit Alice, un cocktail bleu à base de gin et de vin de rhubarbe, et le Chapelier fou, composé de rhums et de jus de pommes infusé au thé. Comme ces élixirs ont été savamment élaborés par André Duncan, le plus célèbre mixologue de Sherbrooke, nul besoin de préciser qu’ils étaient délicieux! J’ai d’ailleurs échangé quelques mots avec ce dernier et il m’a assurée qu’au cours des prochaines semaines, la carte de cocktails serait légèrement remaniée et bonifiée… Une autre bonne raison d’y retourner!

Ambiance et convivialité

Mine de rien, durant mes échanges avec les responsables de la place (et ma dégustation de cocktails!), l’endroit s’est rempli rapidement. Il faut dire qu’avec sa capacité de 63 personnes et ses plafonds bas, le Rabbit Hole n’a pas besoin d’une foule pour offrir une ambiance dynamique. Ce soir-là, une restauratrice de Sherbrooke fêtait son anniversaire et avait enjoint ses invités à porter un masque, ce qui ajoutait une touche ludique à la soirée. Si je me fie aux événements passés, ce n’était d’ailleurs pas la seule soirée où les masques étaient à l’honneur! Pourtant, masqués ou non, les gens se mêlaient aisément, échangeaient, trinquaient et dansaient avec bonne humeur.

En me retournant, j’ai été surprise de découvrir que le DJ du samedi était nul autre que Kevin, le sympathique coproprio du Baumann Smokehouse situé juste en face. Plus tard au cours de la soirée, ses deux comparses sont d’ailleurs venus prendre un verre et profiter eux aussi de l’ambiance. À travers cette belle faune du samedi soir, j’ai également reconnu plusieurs employés de restos et de bars bien connus de la région. Au rythme de la bonne musique de Kevin, tous semblaient bien heureux d’avoir osé pénétrer dans l’antre du Rabbit Hole! Maintenant que je t’en ai révélé les dessous, n’aie plus peur et suis le lapin…