Des projets d’affaires imaginés par près de 140 étudiants, pour surmonter la pandémie
Près de 140 étudiants de l’Université de Sherbrooke se sont penchés sur les défis et les différents enjeux liés à l’entrepreneuriat en contexte actuel de pandémie, dans le cadre d’une activité qui se déroulait au centre-ville de Sherbrooke, lundi. De nombreuses idées sont ressorties de l’exercice.
C’est dans le cadre du cours Création de produits innovants qu’une centaine d’étudiants en gestion, en génie mécanique et en génie robotique ont pris part à une activité qui se déroulait au centre-ville, avec la complicité de Commerce Sherbrooke, ainsi que de cinq commerces du quartier qui ont accepté de jouer le jeu, soit Le Savo, Le Siboire, le Bistro Kobo Ramen, Maison Bureau & Bureau, le t.a.f.i. et la Corporation des métiers d’arts du Québec en Estrie.
L’objectif? Proposer des solutions, des projets et des modèles d’affaires selon la réalité de chaque commerçant, afin de mieux s’adapter au contexte actuel de pandémie, voir même en tirer profit.
Divisés par petits groupes, les étudiants sont d’abord allés à la rencontre des commerçants participants, afin de mieux comprendre leurs enjeux respectifs. « C’est un beau défi, souligne Philip Bastarache, conseiller à la dynamisation du centre-ville chez Commerce Sherbrooke. Les commerçants sont un peu fatigués d’avoir toujours à se réinventer et c’est bon qu’ils puissent être challengés par des jeunes. Ils ont d’ailleurs adoré l’approche des étudiants.»
Après les rencontres, chaque groupe d’étudiants devait créer un schéma, afin de le présenter la journée même devant leurs camarades de classe. L’activité se déroulait au Théâtre Granada. « Nous les mettons en situation d’idéalisation extrême. C’est un processus de Design Thinking », précise Julien Lamarche, chargé de cours à l’Université de Sherbrooke, ajoutant au passage que le fait d’organiser l’activité au centre-ville ne relève pas du hasard. « En ce début de session, on veut faire descendre les étudiants jusqu’au centre-ville. La majorité des jeunes ne sont pas de la région, on veut donc leur faire connaître autre chose que les alentours du campus. »
Des idées pour aider les commerçants
Les six commerces qui ont joué le jeu n’ont pas les mêmes problématiques et vivent des situations bien différentes les unes des autres. Par exemple, pour les restaurants et les bars, dans ce cas-ci le Siboire, le Kobo Ramen et le Savo, les étudiants affectés à ces commerces devaient entre autres se pencher sur la problématique de la capacité d’accueil réduite de 50 % en temps de COVID-19 et les solutions pour rendre les terrasses en hiver opérationnelles, afin de ne pas réduire encore davantage la capacité d’accueil.
Terrasse chauffante avec animation pour optimiser l’expérience client, bulles modulables de différentes tailles disposées autour d’un feu et qui s’ajustent à la demande en temps réel, livraison avec un concept de restaurant à la maison et podcast, transformation de la Wellington en rue piétonnière à l’année afin d’utiliser l’espace pour des tables et des terrasses; voilà quelques idées proposées par les étudiants.
Chez Maison Bureau & Bureau, les chiffres ont explosé depuis le début de la pandémie. Les employés sont débordés et on remarque des délais dans les livraisons. Les étudiants ont proposé diverses solutions pour les commerces aux prises avec ce genre de situation, dont la réaffectation du personnel à différentes tâches, une limite du nombre de clients en simultané, la création d’événements spéciaux à des moments précis dans l’année, la centralisation des commandes, ainsi qu’un service de magasin virtuel qui permettrait aux clients de magasiner dans le confort de leur foyer, mais dans le décor exact du commerce.
Pour les magasins de vêtements, dans ce cas-ci le t.a.f.i, la difficulté se situe au niveau de la désinfection des vêtements après l’essayage. Les étudiants qui devaient se pencher sur cette problématique ont proposé, entre autres, un concept d’entreprise de laverie mobile. Ce service serait certainement très en demande en période de pandémie et permettrait un meilleur rendement pour les commerces du secteur de la vente au détail de vêtements.
Quant au secteur des arts, par exemple la Corporation des métiers d’art, c’est le manque de visibilité dû à l’annulation de nombreux événements et expositions qui fait mal. Parmi les idées proposées par les étudiants affectés à la Corporation, notons une meilleure présence en ligne par la présentation entre autres d’expositions virtuelles, ainsi qu’un rallye des arts à travers la ville, avec des codes QR pour la promotion des artistes.
« Je suis étonné par toutes les idées qui ont été proposées par ces jeunes étudiants, indique Philip Bastarache. J’ai eu la chance de discuter avec les commerçants participants et ils ont vraiment apprécié l’exercice. On a pu constater une chimie motivante entre les étudiants et les commerçants. »