Tourisme Urbain

À l’abri des feux de circulation

PAR:
Vanessa Cournoyer-Cyr

Après-midi de décembre. Il fait froid. Il fait « gris ». Pendant que certains se résignent à regarder le film de série B qui passe à la télévision, par crainte d’affronter l’automne québécois, je décide d’enfiler tuque, mitaines et foulard. Direction: centre-ville, à ma façon.

Bien emmitouflée, je me mets en marche. Je pourrais emprunter la traditionnelle rue King (qui prend 7 minutes à descendre, 22 à remonter) et faire quelques haltes chez les sympathiques commerçants qui donnent vie à cette artère, mais non. Je cherche plutôt à me retrouver en nature. Certains me diront que c’est un bien joli rêve tout ça. Hé bien, ravalez vos paroles, chers amis! Il est possible de se rendre sur la rue Wellington à l’abri des feux de circulation et de la jungle automobile grâce à la Promenade de la Gorge, un sentier urbain en pleine nature. La néo-citadine en moi est ravie!

Ça fait déjà quelques minutes que je déambule dans le sentier sillonnant la rivière Magog, l’air rêveur. La nuit commence déjà à tomber (maudite heure normale!). C’est à ce moment que je tombe face aux infrastructures du barrage hydroélectrique de la Centrale Frontenac. Je suis fascinée. Rassurez-vous : je n’ai pas l’habitude de « triper » sur un barrage. Le barrage de la gorge de Magog n’est pas ordinaire. En plus d’être au cœur de la plus vieille centrale électrique au Québec toujours en fonction, le barrage est illuminé grâce à un jeu de lumières haut en couleurs. Un arrêt devant ce spectacle et vous comprendrez ma fascination!

Mon périple « en nature » se conclut sur la rue Frontenac. Retour en terres urbaines. Je m’arrête devant la murale qui donne vie aux murs du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke. Un pan d’histoire est immortalisé sur cette fresque. J’y reconnais même des visages qui me sont familiers (salut, Jim!). Pour les « Ti-Joe connaissants », je vous lance le défi de repérer le lutin qui se cache dans cette murale. Bonne chance!

Après plusieurs minutes, immobile devant la murale, je regarde ma montre : il est presque 17h. Je dois me dépêcher si je ne veux pas me buter à une porte close. Je marche donc d’un pas digne d’une compétition de marche rapide, le déhanchement en moins, jusqu’à l’angle des rues Wellington et King. Je pénètre alors dans mon antre littéraire : le Tourne-Livre. Les joues rougies par le froid, je sors des trésors de mon sac, de vieux livres que j’ai lus et relus, qui n’attendent qu’à faire d’autres heureux et à débuter leur seconde vie. Après avoir fait mes adieux à ces valeureux compagnons, je me lance à la recherche du parfait bouquin qui me tiendra compagnie pour les prochains jours. Je ressors de mon libraire préféré le sourire aux lèvres, le portefeuille presque intact, avec un nouveau petit trésor.

Ma journée au centro tire à sa fin. Je me laisserai sûrement tenter par une bouchée dans un des nombreux restaurants du centre-ville. J’en profiterai pour réfléchir à ma prochaine virée au centre-ville. Confection de bonhommes de neige devant l’hôtel de ville, soirée de conte au salon de thé L’Arbre à palabre ou séance de patinage au marché de la gare? Parce que c’est tout ça mon centro!