Tourisme Urbain

Au Centro à vélo

PAR:
Marie-Anne O'Reilly

Les beaux jours se terminent, la température descend de quelques degrés et le soleil se couche plus tôt à l’horizon, mais le temps n’est pas encore venu pour moi de ranger mon vélo. Après avoir marché tout l’hiver, je troque mes pieds pour rouler à deux roues dès le printemps arrivé. On doit tout de même avouer que ça va un peu plus vite. J’ai donc passé l’été à me balader avec «ma bagnole», parce qu’à force de voir ma bicyclette stationnée partout, c’est comme ça que mes amis et collègues de travail ont commencé à la surnommer.

Tous les chemins mènent… au Centro

J’utilise mon vélo pour tout, pour aller au travail, pour faire mes courses, pour aller prendre un verre ou rejoindre des amis au resto… et juste pour le plaisir de me balader aussi. Et comme j’habite près du centre-ville, devinez, c’est là où je me rends tout le temps avec mes deux roues. Il faut dire que le centre-ville est particulièrement bien desservi en matière de pistes cyclables, ce que peu de destinations dans la ville peuvent se vanter. La promenade de la rivière Magog et l’axe des Grandes-Fourches facilitent non seulement les randonnées de plaisance, mais aussi les trajets à travers la ville. D’un côté comme de l’autre, nous arrivons au cœur de la ville et de son animation. Tellement pratique qu’il n’est pas étonnant que j’en aie fait ma destination de choix! (Bien que je n’ai jamais compris pourquoi la piste cyclable s’arrête brutalement à la rue Aberdeen après avoir traversé le Marché de la Gare et le parc Camirand… on ne pourrait pas la rallonger de quelques rues pour qu’elle rejoigne la route menant à Lennoxville?)

Il est vrai que Sherbrooke aux premiers abords n’est pas vraiment une ville idéale pour les vélos. Au Centro comme ailleurs, peu importe où vous allez, difficile d’imaginer un trajet qui vous évitera de monter les fameuses côtes qui font la réputation des paysages des Cantons-de-l’Est. Pour vous rendre au boulot, il ne vous reste qu’à espérer que le trajet descende tout le long pour y aller, ça vous évitera d’arriver en sueur, même si le voyage du retour sera assurément beaucoup plus ardu, surtout à 30 degrés dehors. Au moins, vous aurez la possibilité de prendre une douche en arrivant.

Mais au-delà des difficultés topologiques, force est de constater qu’il y a peu d’aménagements pour faciliter la circulation à bicyclette à Sherbrooke. Après le tragique accident sur le pont Saint-François, comment ne pas se poser des questions sur la sécurité des cyclistes en ville? Pour se rendre au Centro, oubliez la rue King où vous risquez à tout moment de vous faire rentrer dedans par une voiture, comme dans un jeu de quilles. Sur la rue Wellington, où les automobilistes sont particulièrement (et exceptionnellement) polis, la balade est plus agréable, même si je ne compte plus le nombre de fois où j’ai failli atterrir dans la porte d’un automobiliste distrait qui oublie de regarder avant d’ouvrir sa portière…

Hors de Wellington, point de salut

Et pour attacher son vélo… il est parfois plus difficile de trouver un stationnement pour bicyclette qu’un stationnement pour voiture. J’imagine que la ville a voulu éliminer le problème des fameux règlements de compte « on se retrouve au rack à bicycle » (ça existe encore ça?), parce que pour trouver un support à bicyclette, il faut tout de même chercher un peu. Cela m’a même pris tout l’été avant de remarquer qu’il y en avait un au coin des rues King et Wellington. (Pourquoi si bien les dissimuler???) Dire que j’ai passé tout l’été à attacher mon vélo à la Halte des Pionniers, même si j’allais à l’autre bout du centre-ville, faute de trouver un autre endroit. Il y a bien aussi les anneaux autour de quelques parcomètres, qui sont une très bonne initiative à souligner, mais qui deviennent un vrai cauchemar pour certains types de cadenas. (Avez-vous déjà essayé avec un cadenas en forme de U? Bonne chance pour résoudre l’énigme…) Mais si vous vous aventurez hors de la rue Wellington, alors là, vraiment, vous partez à la chasse au trésor, parce que côté support à vélo, on ne trouve plus grand-chose. Si vous vous arrêtez boire une bière au Siboire, cela devient même un casse-tête de trouver un endroit «sécuritaire» pour attacher son vélo (parce que non, les poteaux de stationnement, ce n’est pas sécuritaire). Heureusement, quand on utilise le transport actif, on ne rechigne pas trop à marcher un cinq minutes de plus pour se rendre à destination. N’empêche que…

Bien sûr, à Sherbrooke, beaucoup d’adaptations sont encore à faire pour privilégier une cohabitation harmonieuse des vélos et des automobiles sur la route. À quand une voie réservée pour les vélos sur les grandes artères? Mais bon, personne n’a encore réussi à me décourager, vous me verrez encore quelques semaines à parcourir les rues du Centro sur «ma bagnole». Et pour ce qui est de la fameuse côte King, qui fait la célébrité du centre-ville, comme aucune pression municipale ne fera araser la butte, désolée, j’ai abandonné. Truc : la rue Aberdeen est une option beaucoup moins abrupte! (plus sécuritaire aussi et elle a l’avantage de rejoindre la piste cyclable… je vous dis ça comme ça…)

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Dans un autre ordre d’idées, saviez-vous que la Ville de Sherbrooke organise cette semaine, du 14 au 20 septembre 2014, la semaine de la mobilité durable? Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour enfourcher votre vélo avant de le ranger définitivement pour l’hiver? Et puis ça fait une raison de plus pour sortir au centre-ville!

Pour voir le programme complet de la Semaine de la mobilité durable, cliquez ICI!

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P.-S. : j’aime bien avoir tort tout de même, n’hésitez pas à me contredire et à partager tous les supports à vélo que vous connaissez au centre-ville! Je décerne tout de même une mention spéciale au Centre des arts de la scène Jean-Besré qui offre un support à vélo pour ses employés. J’adore…