Art Et Culture

Des hommes, la nuit : de la naissance du projet à l’atteinte des objectifs

PAR:
Caroline Fontaine

Des hommes, la nuit, c’est un scénario de long métrage du réalisateur sherbrookois Anh Minh Truong. Le projet mijote depuis longtemps. Trop peut-être. Depuis 2017, les dépôts à la SODEC ne mènent pas au financement voulu, mais le pointage est toujours bon et le film se classe dans le premier tiers, sauf en décembre 2019, alors que le sixième dépôt mène à un classement du film au 2e tiers (par un seul des évaluateurs, en passant). Le projet « meurt » ainsi et le scénario est rangé sur les tablettes d’une maison de production de la région de Montréal.

En janvier 2020, Minh confie à Laurent Allaire, producteur chez Chasseurs film, qu’il devra se résoudre à financer lui-même son film et à le produire avec un petit budget. « Il ne faut pas hypothéquer ta maison pour ça, lui lance Laurent, laisse-moi y penser. » Dans les jours suivants, Véronique Vigneault, alors directrice générale du BEAM (Bureau estrien d’audiovisuel et de multimédia) discute avec Laurent Allaire et les deux en viennent à la conclusion suivante : il faut produire un film en Estrie, il faut produire un film d’Anh Minh Truong. Les droits Des hommes, la nuit seront rachetés à la compagnie de production, très généreuse dans ce cas-ci, qui agira également à titre de productrice exécutive en les fournissant à très peu de frais.

Il est cliché de le dire, mais le phénix renaît de ses cendres…puis, meurt dans l’œuf en mars 2020. En effet, la campagne de socio financement est prête à être lancée sur la plateforme La Ruche, mais la covid-19 en aura raison. Pour le moment.

Trouver le timing

Six mois plus tard, l’annonce est faite et la campagne est lancée officiellement pour financer ce premier long métrage. Alors que le raz-de-marée de la pandémie aurait pu anéantir tout projet culturel, il aura aussi agi comme propulseur de ce projet, qui propose enfin un peu de lumière. Truong et Vigneault auront aussi l’occasion de devenir spécialistes dans la campagne de socio financement, tous deux œuvrant autour de la Ruche et participant à plusieurs campagnes pendant le confinement (Sercovie, Moisson Estrie, MRC des Sources, etc.) Le plus gros défi pour cette campagne-ci aura été le « timing », pour que la covid ne soit pas au centre des discussions et pour que le projet soit attrayant pour la population.

Lorsque La Maison du cinéma accepte le partenariat en fournissant les billets des contreparties, cela propulse le lancement de la campagne. Au fil des jours, les partenaires défilent sur les réseaux sociaux, fiers de s’associer à ce projet qui se veut rassembleur de talents. Ces partenaires ont plus qu’une valeur financière pour le réalisateur, ils participent à la validité du projet. Ils permettent de mettre de l’avant que « ce n’est pas juste un film, mais c’est un projet de développement culturel, économique et éducatif pour la jeunesse. » Alors quand les entreprises du centre-ville annoncent « présente! », on peut être fier de la vitalité et de l’esprit de communauté de notre Centro.

De la bouffe pour tous!

Il n’est pas étonnant de voir le Pizzicato dans la liste des partenaires, puisque ce voisin de la Maison du cinéma est souvent une tête d’affiche lorsqu’il est question du 7e art. « De plus, nous avons une profonde admiration pour Anh Minh et son travail. Nous avons eu la chance de travailler avec lui sur nos vidéos. Nous croyons donc en l’humain et à son projet! » affirme Vincent Joumel, directeur adjoint. Le classique resto italien fournira la nourriture à l’équipe de tournage, une immense contribution. Pour l’avoir utilisé par le passé, afin de financer une machine à pâtes fraîches, le Pizzicato croit fermement au socio financement et salue le fait que le public puisse s’approprier une partie du projet.

De nombreux donateurs

En plus de ces derniers, le restaurant Auguste, l’agence créative Beauvoir et Commerce Sherbrooke mettent la main à la pâte. Ce dernier participe, à l’aide du projet Alvéole, programme qui soutient « toutes sortes d’initiatives pouvant contribuer à dynamiser ou à consolider la structure commerciale de la ville de Sherbrooke. » Soutenir ce projet est aussi un incitatif pour que les producteurs prévoient leurs rencontres d’affaires ou viennent établir leurs bureaux au centre-ville, il est évident. C’est ainsi une occasion de faire du centre-ville un pôle de développement et de rassemblement autour du cinéma estrien.

Pour la suite…

Nous n’avons pas fini de voir la liste de partenaires s’allonger. Bien que l’objectif dépasse maintenant les 110%, la campagne de socio financement se poursuit sur le site de La Ruche jusqu’au 4 octobre et sachez qu’il s’agira entre autres de la seule manière de se procurer un billet pour le tapis rouge ou la première.

Et si l’on continuait de souffler sur les braises pour allumer les feux de la rampe!