Tourisme Urbain

Dans la série « accords funky »: Ciné-resto

PAR:
Caroline Fontaine

De la rue Dufferin au Marché de la Gare, en passant par le quartier Alexandre et la rue Wellington, le centre-ville de Sherbrooke offre une variété unique dans les Cantons-de-l’Est de possibilités pour vous divertir ou vous détendre. Avec ses salles de spectacles, boutiques, musées et restaurants, on a vraiment l’embarras du choix ! Notre chroniqueuse Caroline Fontaine s’est donc donné un objectif plutôt funky. Une fois par mois, elle vous propose un accord original pour profiter du Centro.

Après vous avoir proposé des accords Beignes et livres, puis Vins et musiques, me voilà qui vous offre l’accord parfait. En effet, s’il est un accord qui va aussi bien ensemble que le vin et le fromage, c’est bien le cinéma et le resto!  C’est donc dans cette optique que je lance cette nouvelle lignée d’articles pour le Blogue du centro 2022 : *partir le jingle* Les accords de Caro. Avec la fermeture de la Maison du cinéma pendant la pandémie, disons que les sorties attendues se bousculent maintenant aux portes. Voici mon top 3, avec une suggestion d’accord au restaurant, question de faire durer le plaisir!

Drive my car de Ryûsuke Hamaguchi

L’œuvre internationale la plus acclamée en 2021, avec son prix du meilleur scénario à Cannes et sa place en tête pour le meilleur film international aux Oscar, nous est enfin disponible! Ce drame japonais nous conduit, sans mauvais jeu de mots, dans un festival de théâtre à Hiroshima où le personnage principal doit mettre en scène Oncle Vania de Tchekhov, deux ans après la mort de son épouse. Avec comme trame de fond un triangle amoureux, la fuite et le deuil, ce road movie qui n’en est pas un a de quoi nous titiller la fibre cinéphile.

J’aurais ici envie de vous suggérer un take-out à déguster en voiture après votre sortie du cinéma lors d’une longue balade dans les côtes sherbrookoises. D’ailleurs, les burgers du Café Bla-Bla, situé à quelques pas du cinéma, ont toujours la cote même près de 50 ans plus tard. À déguster sur place ou en commande pour emporter, ils sauront plaire à tous les goûts (et psst! ils sont en promotion 2 pour 1 les lundis et dimanches). Et pour les puristes qui désirent vivent le dépaysement de l’orient, un savoureux ramen de chez Kobo est un excellent complément à ce film japonais.

Licorice pizza de Paul Thomas Anderson

Le p’tit dernier d’Anderson, à qui on doit les magnifiques Boogie Nights, Magnolia, Punch Drunk Love et The Master est maintenant à l’affiche. Ce film qui raconte l’histoire d’amour adolescent entre un jeune acteur de 15 ans et une assistante photographe de 25 ans nous plonge également dans le Los Angeles des années 1970. C’est plus qu’un teen-movie que nous promet le réalisateur confirmé, mais une cavale lumineuse dans un contexte social de transformation.

© Metro Goldwyn Mayer

Il serait alors facile de lui accoler comme repas une douce pizza du Pizzicato. Or, le titre ne fait pas référence à ce mets italien si populaire, mais plutôt à une chaîne de disquaires californiens, annonçant plutôt une riche trame sonore. Je vais tout de même lui associer une pizza, car il s’agit pour moi d’un repas typiquement « adolescent », dans les premières recettes qu’on apprivoise et qui plaît à tout le monde. Avec la possibilité d’y apporter son vin, c’est l’endroit parfait pour une date romantique qui ne ruinera pas le jeune adulte au budget en devenir. Par ailleurs, des forfaits cinéma sont toujours en vigueur, autant avant ou après la représentation (gardez votre billet!) au Pizzicato, voisin de la Maison du cinéma. Autre suggestion : Passez au « Coin gourmand » après votre film et prenez votre repas pour apporter que vous dégusterez devant le reste de la filmographie de Paul Thomas Anderson.

L’événement d’Audrey Diwan

Ce film lauréat du Lion d’or à la Mostra de Venise est attendu déjà depuis un moment de ce côté-ci de l’Atlantique et sera aussi disponible à partir de ce vendredi. Cette histoire qui se déroule en 1963 traite de l’avortement alors qu’il était encore illégal en France. Il s’agit d’une adaptation du roman du même nom d’Annie Ernaux, alors paru en 2000. Même si le livre avait connu une sorte d’indifférence, alors qu’on le caractérisait d’anachronique à l’époque, de nouveaux événements d’actualité nous force à constater la pertinence de traiter, une fois de plus, de ce sujet. C’est donc une histoire intime, mais aussi celle plus grande des femmes et de la société, qui est racontée dans L’événement.

Pour poursuivre la discussion que ce film entamera, je vous suggère un endroit chaleureux, sensible et calme. Plutôt qu’un resto, j’aurais envie de vous suggérer un café, question de garder vos esprits éveillés. Pourquoi ne pas marcher jusqu’au Kaapeh, en faisant un petit arrêt à la librairie Appalaches, question de vous procurer un roman d’Annie Ernaux. Ce café aux accents mexicains offre toujours de magnifiques produits. Les grains proposés sont choisis avec soin selon la qualité et le souci environnemental et social. Et si la soirée se poursuit, ils ont, en plus d’un menu à manger, une sélection intéressante de beaux jus!

Voici, en rafales, d’autres accords qui pourraient bien fonctionner avec ce qui s’en vient sur nos écrans. Faites-moi signe avec vos suggestions d’accords ou partagez-moi les essais que vous aurez tentés!

*** Veuillez noter que la photo de couverture de l’article représentant une salle de la Maison du Cinéma a été prise avant l’application des mesures sanitaires. ***