Gastronomie

Découvre le Persepolis avec André

PAR:
André Duncan

Dans le cadre de l’événement Sherbrooke met la table, notre équipe est allée essayer quelques-uns des meilleurs établissements du Centro. Du 16 au 30 octobre prochain, les restaurants participants offrent des menus table d’hôte trois services à 15 $ ou 20 $ le midi, de même qu’à 25 $ ou 35 $ le soir. Aujourd’hui, André t’invite à essayer le Persepolis!

Salut Steve, je vais commencer par te dire que ce n’est pas très commun pour moi d’aller au restaurant et prendre des photos de tout ce qu’on m’apporte. Je trouve que ça fait très « influenceur », donc par le fait même très pompeux. Je suis trop vieux pour être « influenceur » et trop réaliste pour croire que l’Univers me doit tout en échange d’une publication sur Instagram. Je sais qu’en bout de ligne je vais faire autant de sens qu’un pompier pyromane, mais sache que je me suis prêté au jeu pour te faire connaître un petit bijou de restaurant.

Ça faisait longtemps que je voulais aller au Restaurant Persepolis, mais je n’avais pas pris le temps de le faire. Quand notre rédactrice en chef nous a proposé d’écrire sur Sherbrooke Met La Table, c’est moi qui a callé shotgun sur le Persepolis parce que: je suis curieux, j’aime voyager, j’aime découvrir de nouvelles saveurs et comme mon ventre  en constante expansion de mi-trentenaire trop sédentaire  se plait à me le rappeler, j’aime vraiment manger.

Traditionnel

À mon arrivée, c’est Farnaz, la charmante copropriétaire du restaurant, qui m’accueille. Elle me propose de m’asseoir sur une banquette et m’explique le menu de façon  très chaleureuse et intéressante. Le mot « traditionnel »  revient souvent et ça me plait beaucoup. Farnaz m’explique que plusieurs des items du menu sont des plats qu’elle mangeait jadis en Iran. Elle me parle d’une cuisine d’épices, d’herbes et je salive déjà.

Je suis un gars au bonheur facile et, je le confesse, je suis un gars de sandwich. Met moi quelque chose de bon dans n’importe quelle sorte de pain avec de la sauce savoureuse et je suis automatiquement ton ami. Alors l’idée d’un bon kebab me titillait vraiment, mais comme ça faisait longtemps que je  voulais expérimenter la cuisine perse, je me dis que je suis là pour voyager le temps d’un lunch et oublier que je suis au coin de King et Alexandre.

Le fait que je me sente incapable de prononcer le nom des plats renforce l’idée que je vais faire de belles découvertes, alors je demande à Farnaz de me servir du « traditionnel ». Elle m’explique que tout l’est, sauf peut-être la soupe du jour qui ressemble vraiment beaucoup à une soupe poulet et nouille. (En passant, on ne peut pas en vouloir à un restaurateur de laisser une entrée « rassurante » pour les moins aventureux.)

Elle m’apporte donc un bol d’ash reshteh, une soupe de légumineuses et de fines herbes. Les saveurs sont complexes et simples à la fois, mais assurément réconfortantes. Le bouquet d’herbes est présent et donne une longueur agréable à chaque cuillerée.

Encore une fois, les saveurs explosent

Comme plat principal, Farnaz dépose un ghormeh sabzi devant moi. C’est un belle grosse assiette colorée qui dégage des parfums envoûtants. Farnaz m’encourage à mélanger le contenu du ramequin, un mijoté de cubes de boeuf tendres dans une sauce aux herbes et au citron, avec le riz au safran. Encore une fois, les saveurs explosent. C’est simple, mais c’est si bon.

Dans l’assiette, il y a aussi de la carotte et du chou rouge râpés. Le choux à été vinaigré et la saumure de ce dernier est mélangé à du yogourt pour faire la vinaigrette de la salade d’accompagnement, qui est franchement délicieuse et onctueuse à souhait.

À l’endos du menu régulier, j’avais vu qu’on propose des boissons typiques de l’Iran, alors je me suis laissé tenter par un musk willow pour accompagner mon repas. Il s’agit d’un mélange d’eau de fraîche et de lime dans lequel on retrouve des petites graines qui apportent une texture agréable et une saveur rappelant celle de l’eau de rose. Avec un grand sourire, Farnaz me dit que c’est un rafraîchissement de choix quand le soleil plombe en Iran. Après quelques recherches rapides, j’ai appris que les petites graines ont notamment des propriétés digestives et peuvent « calmer les nerfs ». Je pense en acheter quelques centaines de kilos et commencer à prendre des bains pour en mettre dedans.

Crème glacée

Je ne suis pas très dessert dans la vie, mais je m’étais réjoui en voyant une crème glacée typique sur le menu, alors je n’avais pas le choix de sauter sur la grenade. Dans une série documentaire, j’avais appris que la crème glacée au Moyen-Orient est vraiment quelque chose de fou et qu’une famille de Amman, en Jordanie, est célèbre, car elle ne sert que ce genre de délice depuis des générations. Pour vrai, ça vaut la peine d’aller au Persepolis juste pour la crème glacée. Au lieu de la décrire, je vais t’inviter à aller y goûter et la vivre, c’est bon à ce point-là.

Je suis conscient que pour les Sherbrookois typiques, l’idée d’un aller simple pour l’Iran n’est pas la plus commune, mais l’idée d’un voyage en Iran à travers les saveurs et la gentillesse de Farnaz et son équipe devrait absolument leur effleurer l’esprit.