Visages du Centro

Bianca de La Fontaine, le visage que l’on doit connaitre!

PAR:
Marie-Cristine Pachès

Ils sont impliqués et ne cherchent pas à être le centre de l’attention. Ils souhaitent créer du beau et du bon pour que nous puissions profiter d’un milieu de vie dynamique et vivant. Ce sont ces visages que nous croisons tous les jours au cœur du centre-ville. Chaque mois, grâce à notre chroniqueuse, vous aurez la chance de découvrir les visages du Centro. Ces personnes qui croient au développement du centre-ville et qui y contribuent à grands coups de passion et d’amour!

En descendant la rue en ce mercredi tout gris, j’aperçois Bianca de La Fontaine qui m’attend devant les bureaux de Well Sud. La dernière bâtisse encore debout près de l’immense chantier m’apparaît comme un vestige d’une ère qu’on pourra clairement délimiter dans quelques mois.

Je connais très peu la femme qui se trouve devant moi. Celle qui est atterrie au centre de tous ces travaux quelques jours avant le début de la pandémie a vu ses plans changer du tout au tout; c’est peu de le dire! En effet, Bianca aurait dû être installée dans les bureaux auxquels nous faisons face aujourd’hui. Elle devait être au cœur de l’action, près des citoyens, des commerçants et des différents intervenants. Elle est l’agente de liaison du Bureau de coordination du développement économique de Sherbrooke. Une partie importante de son travail consiste à coordonner ce qui se passe au Centro, à atténuer les impacts des travaux, à s’assurer qu’il y ait du beau à travers tout ça, des projets rassembleurs… Et on ne la connait pas plus que ça? Laissez-moi remédier à ça! 

Photo : Frédéric Gosselin instagram.com/fuseau.solaire

Quand on carbure aux vrais gros projets!

Difficile de ne pas jeter un œil curieux à ce qui se passe autour de nous. Le chantier avance effectivement de bon train et c’est impressionnant de voir à quel point le premier bâtiment s’érige rapidement. J’attaque donc avec la question qui tue: sommes-nous dans les temps? «Oui, les échéanciers sont respectés, les choses roulent! D’abord, le stationnement à étages devrait être prêt en janvier 2022. Ensuite, le QG de l’entrepreneuriat sera prêt à l’été 2022. Il accueillera le Bureau de coordination du développement économique et les organismes de développement économique de la Ville de Sherbrooke: la CDEC, Pro-Gestion Estrie, Commerce Sherbrooke, Destination Sherbrooke et Sherbrooke Innopole, m’explique-t-elle. Ça va arriver vite!»

Les premiers travaux d’aménagement de la place publique et de la rue Wellington Sud suivront à l’été 2022. À cela s’ajoutent les travaux de Galt Ouest qui débuteront aussi cet été ainsi que la construction du nouveau pont des Grandes-Fourches dont l’appel d’offre est imminent. Ah oui! …et l’aménagement des berges de la Saint-François pour lequel la participation citoyenne a été déterminante. Ouf! En l’écoutant me parler de tous ces chantiers d’envergure, je réalise vraiment à quel point Sherbrooke est sur le point de changer de visage. 

Photo : Frédéric Gosselin instagram.com/fuseau.solaire

Incarner le #sherbylove

Je la regarde me décrire tout cela avec passion et optimisme et j’ai envie de connaitre davantage son parcours. Quand même, qu’est-ce qui peut pousser quelqu’un à vouloir coordonner autant de dossiers chauds et potentiellement explosifs?! «Es-tu une fille de Sherbrooke au moins pour te donner tout ce trouble-là?» Tout en riant de ma question, elle me répond avec bonne humeur: «Bin oui! Une p’tite fille d’ici, j’ai grandi dans le coin du Mont-Bellevue, je suis allée au Mont Notre-Dame, je flânais au Centro, m’habillais chez Final Insult pis je faisais la tournée des bars dans les belles années où il y en avait beaucoup!» Poussant la curiosité, je lui demande si c’était avant ses dix-huit ans, ces belles années? «Hé oui! J’étais grande, alors ça aidait… mais j’étais sage!» se dépêche-t-elle d’ajouter! À l’entendre me répondre avec autant d’enthousiasme, je comprends qu’elle a le Sherbylove tatoué sur le cœur et je suis bien contente de la savoir à son poste.

Photo : Frédéric Gosselin instagram.com/fuseau.solaire

Une famille soucieuse du sort de nos enfants

On poursuit la conversation et elle me parle tour à tour des amies tellement précieuses qu’elle s’est faite durant ces années d’adolescence et qui occupent toujours une place importante dans sa vie. Elle évoque son exil à Québec pour aller faire son bac. Puis, son empressement à revenir dans la ville qui lui manquait tant pour poursuivre sa spécialisation. Au cours des années suivantes, elle ne quittera plus Sherbrooke et aura trois garçons, tout comme son frère Gabriel qui a lui aussi trois enfants. Facile d’imaginer les belles tablées qu’il devait y avoir chez ses parents il n’y a pas si longtemps!

Alors qu’on discute de sa famille, je la questionne sur la Fondation de La Fontaine, qui vient en aide aux enfants démunis qui présentent des difficultés d’apprentissage. «Oui, c’est effectivement la même famille!» me confirme-t-elle en souriant. «Ma grand-mère a toujours fait beaucoup de bénévolat. Elle a rapidement eu envie d’aider les enfants défavorisés à bénéficier de l’aide professionnelle et matérielle qui pouvait faire une différence dans leur réussite.» Je sens que le sujet lui tient beaucoup à cœur, bien que ce soit actuellement son frère qui tienne les rennes de la fondation. «Il y aura toujours des membres de la famille sur le C.A. Après sept années à y siéger, j’ai cédé ma place parce que mon travail m’accaparait beaucoup, mais mon cœur y est toujours» me confirme-t-elle. 

Photo : Frédéric Gosselin instagram.com/fuseau.solaire

Parler de beaux, dans l’antre de Well Sud

Alors qu’on devisait depuis le début à l’extérieur, face au chantier, la petite pluie que nous redoutions nous force à rentrer. C’est ainsi que je découvre pour la première fois les bureaux qui auraient dû grouiller d’action, mais qui sont aujourd’hui presque déserts. Étant une fan inconditionnelle d’Ultra Nan, je suis d’abord frappée par son œuvre qui occupe tout un mur. Qui aurait cru que je serais ravie de voir un arc-en-ciel?! Ici et là, la déco éclectique rassemble des vestiges du passé habilement recyclés. Pendant qu’on s’installe confortablement, je me dis que c’est bien triste que les gens ne puissent pas venir ici comme c’était prévu. Je la questionne sur les moyens qu’elle a pris pour pallier la situation, être près des gens et ramener de la vie au Centro. 

Photo : Frédéric Gosselin instagram.com/fuseau.solaire

Il n’en fallait pas plus pour qu’elle s’anime de nouveau en évoquant le beau succès de Wellington-sur-Mer. Je ne peux qu’acquiescer au souvenir de cette brise estivale qui a tant fait de bien à notre Centro! Je me rappelle d’ailleurs que le projet est finaliste pour le Mérite Ovation municipale et je la félicite pour cette belle réussite collective. «Ça va revenir cet été!» me confie-t-elle dans un grand sourire. «Avec quelques modifications, puisqu’on s’est ajustés en fonction des commentaires reçus.»

Pendant que j’apprécie qu’elle soulève à nouveau l’importance de la consultation citoyenne, elle poursuit en m’énumérant d’autres projets inspirants. «La Brise culturelle revient, la place Well Sud sera animée par le comité Arts et culture Jacques-Cartier. Il y aura aussi le circuit Ventre-Ville, développé par Traces et Souvenances, qui sera offert les jeudis, vendredis et samedis à 16h. Les gens découvriront des aspects historiques et culturels de Sherbrooke en se baladant entre le Siboire et l’hôtel de ville. On travaille également à diminuer les coûts des baux pour les terrasses et à faciliter les choses pour que le Centro soit investi cet été.»

Après Magog, le défi de Sherbrooke!

Je me doute bien que le fait qu’elle ait coordonné le chantier du centre-ville de Magog a convaincu les recruteurs de la Ville qu’elle serait la personne toute désignée pour relever un défi similaire à Sherbrooke. Je l’interroge donc sur les différences entre ces deux mandats. «J’ai été en poste un an et demi à Magog. Ça m’a permis de couvrir tous les aspects, de la préparation des rencontres en amont jusqu’à la complétion des travaux. J’adorais Magog, mais comme il y avait une échéance à mon contrat, j’ai postulé ici. Au début, c’était presque à contrecœur puisque je me sentais déchirée de quitter mon ancienne gang. Mais en même temps, je ne pouvais pas passer à côté d’une si belle opportunité de contribuer à redessiner ma ville! Il y a tellement une diversité riche à Sherbrooke, un noyau urbain et des gens de cœur… Oui le centre-ville est en changement, c’est du jamais vu, mais il n’en est pas moins intéressant!» s’enflamme-t-elle. 

Photo : Frédéric Gosselin instagram.com/fuseau.solaire

On conclut en discutant de toutes ces petites choses qui font qu’on aime notre Centro. Elle me parle de ses habitudes: son café matinal au Faro, sa passion pour les nouveautés de Piosa et son plaisir sans cesse renouvelé de passer la porte de la Ô combien magnifique et Pinterest Librairie Appalaches! Un coup de cœur partagé, soit dit en passant, pour ce havre de bonheur pour les yeux ainsi que pour le service attentionné et impressionnant offert par ses libraires. Elle me parle des visages qu’elle rencontre, de ses voisins uniques, comme Frank Poule, qui amènent une belle richesse au secteur. «Si le goût de la consommation locale et le plaisir de s’approprier notre Centro peuvent demeurer, au moins on aura pu retirer quelque chose de bon de tout ça…» souffle-t-elle les yeux brillants. 

Pour suivre les grands projets du Centro: sherbrooke.ca/moncentro

Pour en savoir davantage au sujet du Bureau de coordination du développement économique: sherbrooke.ca/developpementeconomique