Tourisme Urbain

Ventre-ville : avoir faim d’histoires

PAR:
Caroline Fontaine

Depuis le 8 juillet, il est possible de se faire conter des histoires tout en marchant au centre-ville avec le spectacle Ventre-ville présenté par les productions Traces et Souvenances. Les représentations ont lieu du jeudi au samedi jusqu’au 28 août.

Ce n’est pas une visite touristique, mais…

Reconnu pour mettre de l’avant l’influence que les lieux peuvent avoir sur la création de l’identité, l’organisme Traces et souvenances réussit une fois de plus à nous en apprendre sur la ville de Sherbrooke. Certes, certains lieux visités comme l’ancienne gare nous semblent bien connus, mais on apprend également ce qui se trouvait dans les bâtiments entourant le Liverpool à une autre époque.

©Sylvain Lussier

On se trouve donc touriste à notre tour, dans notre propre centre-ville, à y poser un regard différent, empreint de curiosité et de fierté. Détrompez-vous, il ne s’agit pas non plus de se péter les bretelles devant les voyageurs venus découvrir les cantons. On aborde dans les différents tableaux qui ponctuent la balade des sujets sensibles, tels que l’itinérance, la santé mentale et l’embourgeoisement. Comment, en effet, ne pas parler de l’éléphant dans la pièce qui se trouve en pleine rue Wellington?!

©Sylvain Lussier

Ce n’est pas un spectacle de théâtre, mais…

C’est ici que le théâtre devient aussi intéressant, car il sert à dédramatiser, à faire réfléchir et, bien évidemment, à faire rire. Le texte, où l’on reconnaît l’humour des coauteurs André Gélineau et William S. Messier, est en effet très dense. Chapeau aux comédiens, qui en plus de devoir jongler avec une part d’improvisation due à la proximité des spectateurs (et à leur possibilité d’intervenir), arrivent à rendre ce texte dodu où plusieurs subtilités sauront en faire rire (et réfléchir) plus d’un. Vous aurez donc accès à différents niveaux de jeu, allant de l’authenticité tendre de Michel-Henri Goyette, au jeu physique de Victor Choinière Champigny, à la solidité de Lysanne Gallant qui assure le lead et aux émotions subtiles de notre guide naïve interprétée par Magali Saint-Vincent.

Ce n’est pas une soirée de dégustation, mais…

Le ton est donné dès le deuxième tableau où une bière de la microbrasserie du Siboire nous est offerte. En plus de trouver sur votre route un numéro de slam et un medley de chansons country, vous aurez la chance d’entrer dans quelques restos, d’y rencontrer les propriétaires et d’y goûter une petite bouchée (Liverpool, O Chevreuil ,dégustation de beignes de chez Ça beigne). Il y a de quoi avoir envie de rester plus longtemps…ou de revenir une fois la pièce terminée. C’est d’ailleurs un peu pour ça qu’elle est présentée de 16h à 18h. Une autre belle nouvelle : à la fin du parcours, vous repartez avec des coupons rabais des endroits visités ou effleurés du regard.

©Caroline Fontaine

Ventre-ville, ce n’est donc rien de tout ça et c’est tout à la fois. C’est un voyage dans les tripes de notre centre et c’est surtout s’arrêter, car après tout, « quand on est attentif, on voit à travers la ville. » Le spectacle est présenté du jeudi au samedi à 16 h du 8 juillet au 28 août. Pour en apprendre davantage et vous procurer des billets, visitez ventre-ville.com.

Sur la photo de couverture , de gauche à droite : Magali Saint-Vincent, Guylaine Carrier (dir. de production, costumes et accessoires), André Gélineau, William S. Messiers, Michel-Henri Goyette, Lysanne Gallant et Marianne Roy (co-metteur en scène). ©Jessica Garneau